JOHN LONG : Stand Your Ground (2016)



Natif de Saint Louis dans le Missouri, John Long affectionne le Delta Blues ainsi que le Blues traditionnel et se pose en véritable archéologue de cette musique. Si quelques reprises parsèment son dernier album, il signe tout de même huit titres sur treize. Et le plus drôle, c’est que ces morceaux sonnent comme les standards des vieux bluesmen de la grande époque. John Long ne dédaigne pas jouer avec un orchestre restreint comme en témoignent « Baby please set a date » (un blues avec un gimmick comparable à celui de « Dust my broom » d’Elmore James et un excellent solo de piano) ou « Precious lord, take my hand » (un blues jazzy poignant d’émotion). Cependant, il semble privilégier l’expression en solo selon l’ancienne mode du Delta. Oui, John Long donne toute sa dimension et sa puissance en jouant seul. Seul avec sa guitare slide (« Red Hawk »). Seul avec sa six-cordes et son harmonica (« Welcome mat », « No flowers for me », « Healin’ touch »). Seul en fingerpicking (le jump blues « Suitcase stomp »). Seul avec son harmonica en marquant le tempo du pied (« Climbing high mountains (trying to get home) » de Willie Mc Tell). Oui, John Long peut partir sur les routes avec son étui de guitare dans une main et sa valise dans l’autre pour porter la bonne parole du blues. Il peut jouer dans n’importe quel endroit et se déplacer où bon lui semble comme les bluesmen itinérants et les « minstrels » d’autrefois. Il peut se produire devant dix ou trois cents personnes, il dégagera toujours la même émotion. Avec John Long, le vieux blues a encore de beaux jours devant lui !

Olivier Aubry